Salut camarade,
pour reprendre une de tes expressions favorites, c’était ta façon de me dire : bonjour, au revoir, à tout à l’heure.
Aujourd’hui, c’est ma manière pour te dire : à jamais, sur cette Terre.
Tu viens de partir et déjà tu n’es plus là, pour le compte je t’avais vu arriver, vu accrocher l’abstinence, vu avancer et progresser dans la vie.
J’étais admiratif et presque jaloux (ce n’est pas tout à fait vrai) de ton petit cahier sans spirale où scrupuleusement tu notais : la date, le lieu, le thème des réunions auxquelles tu assistais. Tout y était sauf des commérages ou ragots ce n’était pas le style Ramon tu étais au-delà de tout ça.
Tu visais l’essentiel, chaque jour tu t’en approchais, l’existence ne t’avait pas souvent donné l’occasion de l’apprécier, aussi tu en devinais la saveur que tu aimais décrire.
Tu étais bien engagé sur ce chemin lorsque la maladie t’a fait un croche-pied, un croche poumon devrais-je dire, je lui en veux, je la hais, elle n’en a cure, je le sais.
Elle t’a atteint, a su attendre et avancer lentement masquée, pour ne se dévoiler que fois invulnérable, elle s’est ri de tout pour aujourd’hui mieux faire pleurer.
Panda a quitté la scène pour toujours, mais pas le théâtre, tu resteras un proche, un personnage de mon parcours, un acteur de notre programme.
Repose en paix, toi qui ces derniers temps n’as que trop souffert.
Salut camarade, comme tu aimais me saluer, comme j’aime à mon tour te signifier notre amitié.
Adieu Ramon.
Jean-Pierre